Trois églises à Bias

église de Bias

L'église est la troisième construite à Bias

L'église actuelle de Bias est la troisième de ce village, les deux autres ayant été détruites. La première église de Bias se trouvait près de l'étang appelé "étang du vieux bourg". Avec l'avancée des dunes, elle fut envahie par les sables et les eaux. Une nouvelle église sera consacrée en 1770, mais nous n'avons pas son emplacement exact. L'église actuelle fut construite au début du 19 ième siècle.

Église de Bias

La première église

La première église de Bias se trouvait au pied d'une dune boisée. Cette église Saint Michel de Bias dépendait des bénédictins du prieuré de Mimizan qui avaient à Bias un vicaire perpétuel. La première trace écrite de la gestion de l'église date de 1645 à propos d'un désaccord entre le vicaire de Bias nommé Saturnin Agasse et deux membres de la « fabrique » de l'église, (en fait l'association de gestion), qui firent appel à l'archevêque de Bordeaux. Le vicaire avait fait démolir deux autels sans les consulter et voulait construire une chapelle. Les « fabriqueurs » s'opposaient aux travaux en argumentant que l'église risquait, à cause de l'avancée des sables qui refoulaient les eaux de l'étang vers elle, d'être prochainement inondée. En fait cette église a continué d'être utilisée pendant plus de 90 ans. Le deuxième écrit daté de 1736 est le texte publié que nous avons intitulé « supplique des habitants de Bias » et le troisième la réponse de l'évêque de la même année aussi sur ce site.

Pendant vingt huit ans les habitants de Bias n'eurent plus de lieu de culte, les habitants de Bias devant se rendre à Mimizan pour les baptêmes, les enterrements et leurs devoirs religieux. La construction de la nouvelle église ne fut terminée que vers 1770. Mais la nouvelle église n'avait encore ni fonds baptismaux, ni cimetière, ni non plus de curé. Trois ans plus tard, en 1773 les gens de Bias écrivirent à l'archevêché pour obtenir le nomination de M. Cazenave, vicaire du curé de Mézos comme curé de Bias.

La deuxième église de Bias

Cette nouvelle église n'avait pas de clocher. M. Cazenave entreprit d'en faire construire un, mais les fonds manquaient. C'est alors que les habitants de Bias apprirent que M. Dupuy, curé de Sainte Eulalie détenait une somme de 500 livres appartenant à la fabrique de Bias. Le troupeau de Bias dont le revenu servait à l'entretien de l'église de Bias avait été anéanti lors d'une épizootie en 1775. A la suite de celle-ci, « le roi attendri sur le sort déplorable de son peuple » avait accordé 500 livres de secours, que le curé de Sainte Eulalie se fit remettre, donna quittance au nom de Bias et garda sans rien dire pendant au moins huit ans. Les habitants de Bias entamèrent une action vigoureuse pour se la faire restituer, menacèrent d'une plainte en justice et firent appel en 1783 ou 1784 au nouvel évêque de Bordeaux.

D'autres églises de la région ont été victimes de l'avancée des sables et des eaux, en particulier celle de Mimizan dont le grand clocher et le cœur se sont effondrés le 3 mars 1790 et les fidèles de Mimizan durent se rendre à Bias ou à Sainte Eulalie pour les offices religieux.

Une troisième église

Dans le procès verbal de la commission des dunes en Mai 1809 écrit que le nouveau temple construit en 1770, en remplacement de celui recouvert par les sables qui l'environnaient est menacé à son tour. La sables avancent sur lui, ils le poursuivent et sous peu, il sera enseveli comme le premier. En fait les dunes furent fixées à cette époque par des semis de pins et l'église de 1770 ne fut pas recouverte par les sables. Elle dura jusqu'à la fin du siècle, puis fut démolie et une troisième église, l'église actuelle fut livrée au culte vers 1906.

Source :

RADOT « L'église de Bias poursuivie par les sables » Bulletin de la société de Borda 1976 page 199